Multi50 : Solidaires mais intraitables !
Pas de franche nouveauté pour les trois trimarans engagés sur cette Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Solidaires En Peloton-ARSEP ne fait aucune erreur sur la route Sud dont il montre la voie depuis trente six heures. Mille après mille, Thibault Vauchel-Camus et Frédéric Duthil creusent l’écart sur leurs deux poursuivants. N’allez pas croire que la vie est un long fleuve tranquille sur les trimarans au près serré ! « Nous avons eu jusqu’à 30 noeuds et c’était saute-moutons dans la nuit noire sans aucune possibilité de barrer racontait Thibault ce matin à la vacation. Là, ça commence à se calmer heureusement et la journée va être consacrée au rangement. Il faut vraiment se reposer aujourd’hui car sur le bord de la dorsale, il faudra être aux aguets, pour attaquer comme des chiens de talus ! »
Le cap Saint-Vincent est en effet en ligne de mire pour les trimarans qui vont effectuer un dernier virement aujourd’hui en bordure des hautes pressions qui enflent sur Gibraltar. Le vent y sera plus faible et irrégulier, mais la mer plus plate… Avec une promesse d’alizés dans 36 heures environ pour les bateaux les plus rapides de la flotte.
IMOCA : PRB nouveau leader
Ils sont neuf IMOCA à naviguer ce matin en bordure du 45ème parallèle alors que le reste de la flotte tricote à la frontière de la Galice et du Portugal. Dans chaque paquet, les recadrages vont bon train. Le plus Nord du groupe de l’ouest, Hugo Boss, recroise ce matin derrière Bureau Vallée II, lui-même au coude à coude avec Maître CoQ IV. Dans leur sillage, deux autres foilers de génération 2015, Malizia 2 Yacht Club de Monaco et Prysmian Group s’accrochent. Ces cinq-là doivent serrer les dents et pas seulement parce que la mer se durcit aux abords du nouveau système dépressionnaire. Leurs vitesses moyennes et angle de rapprochement au but sont très inférieures à ceux de la tête de flotte qui évoluent par le travers du Portugal. Sur les dernières 24 heures, les leaders ont navigué 3 noeuds plus vite vers le but que le groupe de l’ouest. Au classement de 5 heures, vision certes comptable d’une partie de poker qui voit plus loin, Bureau Vallée accuse tout de même 100 milles de retard sur le nouveau leader PRB…
En tête depuis Ouessant, Charal a en effet abandonné la pôle position. PRB a superbement tiré profit de son option d’hier à la pointe de la Galice. Tricotant dans les parages de Muros comme pour une régate de l’après-midi, Kevin Escoffier et Nicolas Lunven ressortaient habilement sous le DST et brûlaient la politesse à Charal et Apivia qui revenaient du large. « On a été faire un peu de tourisme dans ces très jolis coins de Galice plaisantait ce matin Nicolas Lunven. La nuit a été encore fatigante avec un petit front à 25 noeuds et des manoeuvres. La dette de sommeil du départ se fait sentir et on espère beaucoup dans les prochaines 36 heures qui devraient offrir des conditions de navigation plus tranquilles ».
Ce matin, le groupe emmené par PRB progresse tribord amures à 200 milles du cap Saint-Vincent et va devoir revirer rapidement pour s’écarter de la zone de hautes pressions qui gonfle sur Gibraltar.
A noter le bon retour dans le jeu d’Advens for Cybersecurity alors que MACSF est toujours amarré à Brest…
Class40 : Grosse bagarre
La régate en Class40 ressemble à une guerre d’usure. Pas d’option très tranchée mis à part le décalage Nord de Crédit Mutuel qui pour l’instant ne lui réussit pas beaucoup. En pointe, Aïna Enfance et Avenir devance toujours d’une courte tête Leyton (3 milles). Chacun progresse comme on descend prudemment un escalier : un coup à l’ouest, un coup au sud. Et il faut se tenir à la rampe comme l’expliquait ce matin Pierre Leboucher : « la mer est beaucoup plus dure quand on fait route au Sud car on la reçoit de face. Ça tape fort et l’humidité est permanente. On dort en cirés sur le pouf trempé mais on voit que le ciel se déchire. » Certains bateaux récemment mis à l’eau comme Banque du Léman souffrent du rythme imposé par les tandems les plus éprouvés. Et la sortie du système dépressionnaire n’est pas pour tout de suite pour les Class40. 48 heures de louvoyage à travers les fronts du grand système dépressionnaire, tel est le menu pour les 23 binômes encore en course.
Ils ont dit :
Pierre Leboucher- Aïna Enfance et Avenir (Class40)
« Ça va bien ! Depuis qu’on fait cap au Sud, on a la mer de face et on se bat contre les éléments ! Vivement que ça tourne demain dans la nuit mais sinon tout va bien à bord. La stratégie n’est pas facile à faire, faut descendre par petits coups, c’est plutôt pas mal. La trajectoire va se dessiner selon les éléments qui vont arriver, on affine, mais on va décaler un peu plus dans l’ouest mais rien de sûr encore !
La flotte est groupée, l’option au nord de Ouessant n’a été suivie que par un ou deux bateaux, donc la flotte n’est pas éclatée et ça s’étale doucement.
Les premiers jours ont été musclés, peu de sommeil pour nous deux mais hier on a pu se reposer donc c’est plus facile. Le bateau est bien humide, le pouf où l’on dort est trempé d’hier mais ça commence à être mieux, on a une nuit étoilée magnifique, pas de pollution de lumière, c’est juste magique ! »
Prévisions METEO
Les dés sont jetés sur l’Atlantique et les paris ouverts. Mais les enchères vont continuer à monter jusqu’à la fin du week-end. Ce n’est finalement qu’après une semaine de course que la véritable hiérarchie entre tenants de l’ouest et du sud pourra vraiment être établie. Le juge de paix dans tout celà ? La dorsale que vont devoir passer les sudistes pour rejoindre l’alizé.
« Il faut se reposer aujourd’hui car avec la dorsale, il va falloir attaquer comme des chiens de talus ! » Même si la nuit noire n’a pas été de tout repos avec des grains à 30 noeuds, Thibault Vauchel-Camus avait l’esprit très clair ce matin et la situation bien en tête. Pas question de ralentir la cadence sur Solidaires en Peloton ARSEP, l’alizé n’attend pas ! Mais pour l’ attraper, il va falloir d’abord traverser une zone de hautes pressions au niveau de l’archipel de Madère. Passer dans l’ouest ne parait pas réaliste car le phénomène gonfle justement dans cette direction. Le risque est donc grand de se faire piéger dans le centre. Dans l’est, le couloir est aussi aléatoire avec d’abord du près dans du vent molissant avant de passer de l’autre côté de l’axe de la dorsale et récupérer les vents portants qui vont forcir à l’approche des côtes Marocaines où souffle déjà l’alizé.
150 milles derrière le leader de cette Route du Café, la donne est sensiblement la même pour les premiers IMOCA, même si leur décalage par rapport au phénomène pourrait rendre la traversée de la dorsale plus compliquée. En attendant, leur situation semble bien plus enviable que celle des IMOCA qui font route vers l’ouest. Dans un vent maniable et une mer apaisée, les sudistes vont vite, profitent d’un bon angle de descente et trustent logiquement les premières places au classement général. A l’ouest, le petit groupe de franc-tireurs composé à sa tête du trio Bureau Vallée II, Maitre CoQ et Hugo Boss s’apprête à jouer une partition beaucoup plus virile. Dans la soirée de jeudi à vendredi, ils vont pouvoir enfin plonger au Sud mais en se faisant bien secouer au passage d’un nouveau centre dépressionnaire. 35 à 40 noeuds sur les fichiers et une mer très désordonnée pendant une dizaine d’heures les attendent au passage du nouveau front froid avant de pouvoir accélérer avec moins de risque de casse. Il est fort possible qu’ Hugo Boss, Bureau Vallée, Maitre CoQ et leurs poursuivants soient encore en retrait vendredi 1er novembre au classement en distance au but. Tout dépend du franchissement de la dorsale par les tenants de la route sud et du matelas de milles que ces derniers auront accumulé à l'entrée... Mais une chose est sure, le groupe de l'ouest abordera ensuite l’alizé avec un angle beaucoup plus favorable. Les concurrents qui seront sortis de la dorsale au niveau des Canaries devront eux multiplier les empannages pour rejoindre un point d’entrée correct dans le Pot au noir.
Les Class40 qui n’ont pas encore franchi la latitude du cap Finisterre n’ont pas beaucoup d’autre choix que de louvoyer en gagnant un peu dans l’ouest lorsque les variations du vent permettent de maintenir un cap correct tribord amures. Leur route devrait les faire passer dans l’est des Açores, un archipel qu’ils ne pourraient dépasser qu’en fin de week-end.
Entre les partisans du sud et de l’ouest, qui va l’emporter ? Le suspense reste entier. Emmenés par le Multi50 Solidaires En Peloton – ARSEP, les Sudistes, actuellement le long du Portugal, partent à la rencontre d’une dorsale, c’est-à-dire une zone où le vent est très faible. Sérieux coup de frein ou léger ralentissement ? Ce sera la surprise du chef. Du côté des cow-boys de l’ouest, on s’attend à se faire secouer dans la dépression mais à filer bon train vers le sud dès vendredi. En mer, ce mercredi, la concentration et la récupération sont les mots d’ordre. Les 54 équipages (4 abandons en Class40 et un Imoca MACSF en stand-by) s’observent attentivement. Au classement de 16h, Aïna Enfance & Avenir (Class40), PRB (Imoca) et Solidaires En Peloton – ARSEP ouvrent la longue route vers le Brésil…
Class40 : A cheval sur les bascules
Les conditions de navigations sont techniques dans le golfe de Gascogne pour les 23 équipages encore en course. Le vent pour 12-15 nœuds varie en force et en direction, la mer est hachée, les étraves tapent… Heureusement que le soleil fait de temps à autre une apparition histoire de sécher un peu les skippers et leurs bateaux. « La mer n’est pas propice à faire la vitesse, c’est un peu casse-bateau. On reste groupé parce qu’on n’a pas le choix des bords, on suit les bascules du vent. On fait du sud quand on peut en faire, sinon on fait de l’ouest dans les bascules pour garder la vitesse » expliquait parfaitement Fabien Delahaye (Leyton) à la vacation ce midi, actuellement à 5 milles du binôme de tête Chappellier/Leboucher sur Aïna Enfance & Avenir. Décalé dans l’Est à titiller les plus vieux Imoca de la flotte, Made in Midi en troisième position depuis ce matin fait un superbe début de course sur un Class40 qu’il a loué en dernière minute à Jean Galfione, son bateau ayant démâté : « On a aucun problème sur le bateau, on a été assez prudent la première journée car le bateau on ne le connait pas finalement. On est satisfait et surpris d’être si bien classé ! Mais on ne se fait pas d’illusions. Le bateau n’est pas très performant au portant ». Pour tous, ce sera du près jusqu’à Madère avant les grandes glissades dans les alizés. Des conditions exigeantes qui n’empêchent pas d’incroyables matches sur les 160 milles du premier au dernier Class40 Terre Exotique.
Multi50 : Ca freine au cap Saint-Vincent !
En tête depuis le départ dimanche dernier, le tandem Vauchel-Camus/Duthil commence à ralentir alors qu’il double le cap Saint-Vincent. Sur Groupe GCA – Mille et un sourires et Primonial, on se lèchent les babines à l’idée de réduire la distance. 10 milles ont déjà été rattrapés depuis ce matin. Toujours ça de pris ! Dans cette dorsale bien installée sur Madère jusqu’à Gibraltar, les Multi50 vont-ils être arrêtés, peut-on imaginer un nouveau départ ? Ces machines accélèrent aussi vite qu’elles s’arrêtent, tout va dépendre de ce qu’il y a réellement dans cette bulle de petits airs. Autant dire que sur le bateau bleu, les deux skippers se sont reposés pour attaquer et profiter du moindre souffle d’air.
Imoca : Apivia/PRB : la bataille de deux générations
PRB tient tête aux Imoca volants de toute dernière génération dans cette descente au près le long des côtes portugaises. Kevin Escoffier et Nicolas Lunven résistent face aux accrocheurs Charlie Dalin et Yann Eliès, mais savent bien que dès qu’ils attraperont les alizés, les choses vont peut-être se corser. A dix milles de la tête de flotte, Charal joue des cornes avec Initiatives Cœur et Banque Populaire : les trois équipages se tiennent en 1,5 mille. Gros match également en approche de Lisbonne entre Corum L’Epargne, Arkea-Paprec et Groupe Apicil. Ca promet pour la suite, la dorsale pourrait bien être le juge de paix pour les sudistes. A l’ouest, on tente sa chance et le jeu en vaut bien la chandelle : « La prévision d’ensemble et les différents modèles nous ont fait estimer qu’il y avait un gain possible dans l’ouest. Malizia est un bateau très fiable qui nous donne toute confiance. L’état de la mer n’était pas une variable dans notre choix. » confiait Boris Hermann ce midi. D’après lui, les routages disent qu’ils arriveraient avant les sudistes. « En théorie ! » précise le skipper de Malizia II - Yacht Club de Monaco. Un seul cavalier solitaire dans sa route : Advens for Cybersecurity qui pointe maintenant son étrave vers l’ouest alors qu’il navigue à la latitude du cap Finisterre. Thomas Ruyant et Antoine Koch, remontés comme des pendules après leur stop de 4 heures à Cherbourg, et après une belle remontée d’une partie de la flotte des Imoca, vont sans doute tenter leur chance, plutôt que de suivre de loin la troupe des sudistes…
Rappel :
4 abandons en Class40 : Lamotte-Module Création, SOS Méditerranée, Kiho, Beijaflore
Arrêt au stand : MACSF (Imoca) à Brest puis Lorient depuis ce mercredi.
Photos souriantes, images de mer éblouissantes avec coucher de soleil ou sillage effréné, peluche en tous genres, mots sympas et rigolos, le regard de la toile, si dépaysant soit-il, ne reflète pas toujours la vraie vie des compétiteurs du large. Ce début de course sur la 14e Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre affiche un rythme dément, indécent parfois. Et ce sont les marins qui le disent !
« Personnellement, je suis assez impressionné par le potentiel des bateaux et le rythme très élevé avec lequel les leaders mènent la course. On n'a pas l'impression de chômer avec Arnaud (Boissières). On règle tout le temps, on fait des bons choix de voiles en « timant » parfaitement les manœuvres et on a l'impression d'aller toujours très vite. Pourtant on n'arrive pas à tenir le rythme des premiers. » nous écrivait cette nuit Xavier Macaire sur l’Imoca La Mie Câline – Artipôle. Figariste extrêmement talentueux, marin chevronné, Xavier Macaire connaît la musique, on peut donc le croire…
Rentrer dans le rythme de la course et ne pas se faire distancer dès le début est en soi une gageure : « L’air de rien, on n’a pas navigué depuis dix jours, on passe des coupettes de champagne au seau d’eau dans la tronche… » souriait Aymeric Chappellier au moment de quitter le quai dimanche dernier. C’est là toute la difficulté d’une transatlantique au mois de novembre avec un plateau de coureurs des plus relevés, en double qui plus est !
On ne nous dit pas tout !
Démarrage sur les chapeaux de roue au portant dans la grosse brise et une mer creuse, première nuit rock’n roll, les duos ont navigué fast and furious, pied au plancher avec un œil attentif au bateau. « On s’est fait plaisir mais on a joué la prudence » confiait Fabien Delahaye sur le Class40 Leyton ce midi. Comprenez que le binôme a « tartiné » à plus de 20 nœuds sous spi…
Des spis déchirés, des avaries, on sait qu’il y en a, mais les équipages dans ce cas ne sont pas bien bavards. Puis faire sa route et son choix dans un golfe de Gascogne par très clair, sentir le bateau taper au près, tenter de se reposer, de se concentrer à la table à cartes pour la stratégie de course. «La liste des petites bricoles à faire s'allonge mais l'intensité et la fatigue de ce début de course pousse à remettre au lendemain. Les muscles sont douloureux, les estomacs un peu brassés donc on y va tranquille, on s'amarine. Ca tape fort cette nuit !! » écrivait Mathieu Claveau sur son Class40 Prendre la mer agir pour la forêt. Le rythme est effréné et les leaders dans chacune des classes tirent les autres vers le haut. « On a un vieux bateau (plan Finot-Conq de 2010, ndlr), on navigue en régatiers, on a fait un très beau début de course, on est obligé de bosser dur pour avancer à la même vitesse. On ne pense qu’à ça. On a tenu la cadence jusque-là » , confiait Charles-Louis Mourruau (Class40 Entraide Marine – ADOSM) ce midi à la vacation. Avec Estelle Greck, sa co-équipière, il vont devoir faire de leur mieux compte tenu de la casse de leur chariot de grand-voile survenu il y a quelques heures.
La régate au large implique un engagement de tous les instants, mental et physique. « C’est de la régate pure, c’est incroyable, on s’est retrouvé à un mille des côtes espagnoles à trois avec Apicil et PRB, il y a une super bagarre, on résiste bien ! » racontait Jean Le Cam ce midi à bord de son Imoca à dérives Corum L’Epargne. Un rythme de dingue qui se poursuit en ce début de quatrième jour mais dans des conditions un peu moins humides en ce qui concerne les sudistes. Charlin Dalin et Yann Eliès (Apivia, Imoca) commençent à retirer des couches et à faire sécher l’intérieur du bateau alors qu’ils descendent le long du Portugal.
A l’ouest, il reste encore quelques heures bien humides et ventées devant les étraves. Mais la routine de la haute mer en compétition commence à bien s’établir. Les quarts s’enchaîne toutes les 1h30-2H. Il faut tenir, ne rien lâcher jusqu'à Salvador de Bahia.
Bonjour la terre,
Déjà 3 jours que nous sommes partis du Havre et nous prenons enfin le temps de donner quelques nouvelles ! Nous avons pris un joli départ dimanche et nous sommes fiers d’avoir enrouler la marque d'Etretat dans le paquet de tête. La première nuit à été assez difficile, nous avons déchiré en deux notre petit spi. Nous pensons pouvoir le réparer une fois qu'il sera sec. De ce fait nous n’avons pas été aussi rapide que prévu et nous avons pris du retard sur nos estimations. Depuis que nous sommes dans le golfe de Gascogne la mer est assez formée et le bateau tape beaucoup.
Aujourd'hui nous soufflons un petit peu avec une météo plus clémente et du soleil qui nous permet enfin de faire un petit tour du bateau et de faire sécher les cirés !Ce matin on a retrouvé un poisson dans une baille à bout, j'ai épargné à Calliste la fameuse " blague du poisson dans le sac de couchage". Grosses pensées aux copains pour qui la course s'est finie trop tôt, On donne tout.
Chez nous il fait un temps pourri. On enchaîne les grains pas très actifs en vent, mais très très actifs en pluie. Plus la brume parfois mais ça va parce que le vent est orienté au sud il est assez chaud. On est bien protégé par la casquette du cockpit.
Les manœuvres sont dures mais on n’y va jamais à reculons. Au contraire, on y va toujours au bon moment, on est efficace à deux et toujours satisfaits du timing. C'est ambiance mouillée dans les cirés mais ça va, je ne me lasse pas. Ca fait toujours plaisir de finir son changement de voile et de se dire que on a bien bossé et qu’on porte la bonne voile.
Puis on alterne les quarts par 2 heures de repos chacun son tour environ. Le sommeil des premières nuits était un peu léger. Il est plus profond maintenant. Le manque de sommeil commence à se faire sentir et nous commençons à prendre le rythme de la vie à bord. On se
fait des petits cafés ou capuccinos, des repas lyophilisés midi et soir ainsi qu'une petite andouillette laissée à bord au dernier moment par l'équipe.
On checke la navigation. On cherche la meilleure route. C'est très difficile de faire le bon choix. On était parti à l'ouest mais finalement on va tenter le sud car même si on n'est pas encore sûr que ça gagne par le sud, il semble y avoir plus de chance de prendre les
Alizés par là sans trop de pétole. On a pris beaucoup de retard sur les premiers c'est un peu décevant mais on garde le moral.
Bonne journée, Xa
Hello,
C'est le troisième matin de course sur la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre et enfin les conditions pour écrire commencent à être correctes. Nous naviguons en embuscade au près depuis maintenant une journée et demie et ça devrait continuer comme ça encore un petit moment. Notre retard correspond à une navigation plutôt « safe » lors de la première nuit. Alors petit retard certes mais Linkt est en plein santé (pour l'instant !) et nous essayons de grappiller le moindre mille pour nous rapprocher de la tête de la course. Le rythme à bord s'est mis en place avec une bonne rotation pour bien récupérer des deux premières nuits un peu sportives, bref RAS sur Linkt.
Bonne journée !
PS : spéciale dédicace à tous ceux qui ont donné un coup de main pour que nous puissions être en course avec en tête Andrew Thomson de Cape Racing Yacht, Jörg et Romain pour la prépa au top du bateau, nos supers partenaires Linkt, Helvetia et Seafrigo, nos clubs le CVSAE et le Caen Yacht Club et puis la liste interminable (heureusement) des amis, de la famille qui nous ont filé un coup de patte sur la logistique, la pose des autocollants de la grand-voile, sur les visites du bateau, la prépa finale, la météo, l'avitaillement (mmmm un régal), les courses, etc... MERCI A TOUS !!!!!!!!!!
Coucou la compagnie ! Ici la vie est penchée et un peu humide...
Mais bon, on ne se plaint pas ! On a bien dormi à tout de rôle, on s'est rendu compte que la semaine avant le départ avait été intense et qu'il a fallu quelques temps pour rentrer dans le rythme de la course, on est content qu'Edenred soit au max de son potentiel. Toutes nos voiles sont intactes ce qui n est pas le cas de tout le monde je crois.
On vient de virer de bord toujours au près mais ça devrait ouvrir un peu en mollissant, le bateau joue encore à saute-mouton, mais ça devrait être mieux dans quelques heures, nous avons hâte de retrouver de belles glissades comme celle de la première nuit le casque et la musique à fond sous grand spi par 25 nds de vent ! Les nouveaux safrans nous changent la vie dans ces conditions, il faut dire qu'avant on avait l'impression de conduire de nuit sur une route glacée une voiture avec des pneus lisses ! Là, on est en mode pneus cloutés !!
Manu et Basile a bord d'Edenred
Bonjour à tous, tout va bien à bord d'Eärendil. Nous sommes le 30 octobre (matin) à 8hUT au près comme toute la flotte de Class40 dans 15 noeuds de vent et une mer relativement ok, sous le soleil :). Toujours au large du Golfe de Gascogne.
Hier dans la journée, on est passé du portant au près en passant par une petite phase de reaching à 85° du vent. Le près n'est pas si désagréable quand la mer est bien orientée, rien à voir avec la Manche. Nous avons dû à un moment traverser un grand banc de poissons, car nous étions entourés d'une bonne centaine d'oiseaux sinon plus qui tournoyaient en bandes partout autour du bateau. Je crois bien que c'est la première fois que je vois une telle quantité d'oiseaux réunis en mer. C'était assez impressionnant. Cela m'a rappelé le film d'Hitchcock. Mais ceux-là ne s'intéressaient pas à nous. Ils étaient plus occupés à raser la mer pour trouver leur pitance. Ce petit intermède a bien duré une vingtaine de minutes.
Cette nuit, nous avons viré de bord dans un vent refusant. Avec le matossage et les ballasts, ce n'est pas une mince affaire. L'angle après le virement n'était pas très joli à voir, mais le vent a continué sur sa lancée et nous naviguons depuis un peu plus que plein Sud faisant cap au 190°. On va revirer pour repartir dans l'Ouest dans quelques heures dès que le vent refusera à nouveau sur ce bord.
L'autre sujet d'hier a été le moteur. Nous nous sommes faits une petite frayeur car le moteur avait des problèmes à l'allumage. Cela faisait 2 charges qu'on devait tirer sur la batterie pour lancer le moteur. Être privé d'énergie juste après le départ aurait été un souci qui nous aurait obligé à nous dérouter vers je ne sais où à ce stade de la course. Mais fausse alerte, le capot moteur était mal posé sur son socle, ce que nous n'avions pas détecté sous les voiles matossées et il poussait sur le moteur en freinant le démarrage. Une fois remis en place, plus de problème. Un réel soulagement car on gamberge vite sur les implications malheureuses de ce genre d'ennui.
On profite du près pour bien se reposer, il n'y a pas grand-chose à faire à cette allure : les voiles sont réglées et le pilote fait son job pas trop mal. C'est cool, voilà, c'est tout pour aujourd'hui, à demain.
Bonjour à tous,
Le vent a enfin adonné et nous sommes au reaching le long du Portugal. Cap au sud dans le brouillard. Nous visons un point au sud de Lisbonne qui va nous permettre de contourner un anticyclone puis de faire route vers les Alizés. Nous verrons ce que cela donne entre les partisans de l’option sud (nous) et ceux de l’option ouest mais nous sommes confiants et heureux d’être là où nous sommes.
Ça bombarde à nouveau derrière le front ! Même la nuit on ne s’arrête jamais ! On est à la fois au taquet sur les réglages et aussi accroché à la table à cartes pour lire les fichier météo et travailler notre trajectoire. Pas facile mais on est à fond !
La nuit est vraiment noir et très longue. Il n’y a pas de lune, c’est comme naviguer en aveugle. On ne voit pas l’horizon entre le ciel et la mer- tout est noir ! De temps en temps on voit les étoiles, mais pas souvent. Le radar surveille devant, car on sait que ici c’est une zone où les pêcheurs ne sont pas toujours bien balisés.
On se relaie tous les 1h30 pour continuer à rattraper le sommeil. Pour l’instant Paul dort, je suis aux reglages.
Bonne fin de nuit!
Sam
C'est un peu la route des grains depuis le début, mais pas des grains de café....faudra attendre encore un peu. Pour l'instant c'est pluie et soleil en alternance. Nous avons fait un peu de sud puis à nouveau de l'ouest. L'intérieur du bateau est humide, comme il se doit, alors on éponge. La liste des petites bricoles à faire s'allonge mais l'intensité et la fatigue de ce début de course pousse à remettre au lendemain . Les muscles sont douloureux, les estomacs un peu brassés donc on y va tranquille, on s'amarine. Ca tape fort cette nuit !! L'affalage du genois dans plus de 20 nds de vent fut sport ! Eh oui, pas d'emagasineur à bord de Prendre la mer, agir pour la foret" ! On est maintenant sous trinquette 1 ris à 100% de la polaire de vitesse!
On surveille l'intensité de la depression et nous sommes bien content d'avoir fait un peu de Sud!!
Voir que les vieux loup de mer tel que Kito et Bertrand ont fait également du sud nous conforte dans ce choix meme si on est un peu en décalage! A moins que ce soit l'appel du Sud !!
Mon estomac semble aller mieux! Même failli tenter le saucisson à l'apéro, c'est dire!
A bientot
Mathieu et Christophe
Le golfe de Gascogne est encore bien venté mais maniable Renaud aime cela car il plante des choux voir des pieux depuis maintenant 4H. Encore cette atmosphere bien humide pendant les 3 heures à venir et ensuite ça devrait être plus calme d après les fichiers que nous avons téléchargé
Faire à manger est encore très difficile car ça remue trop imaginez que vous essayez de faire cuire un repas dans le manège de la chenille. C est à peu pres ça.
On est le 30 donc je pense fort a mon popi pour son anniversaire et oui il y aura un beau trampoline pour le nouveau jardin je l' embrasse bien fort
Amis les terriens bonne nuit
Les observateurs les plus attentifs auront remarqués des petites zarzouilles dans notre trajectopire d'hier... On continue de payer notre tribut à la jeunesse de notre bateau, le J1 a déralingué deux fois d'affilée cassant la première fois son amure et la seconde l'ensemble des mousquetons qui le maintiennent sur l'étais. Une heure de J2 et une vingtaine de manilles textilles plus tard, ça repart. Il faut bien que jeunesse se fasse ! Remarque tout aussi valable pour notre bateau que pour nous, si nous ne nous étions pas cru plus malins que les dizaines de personnes qui nous on dit que c'était une connerie de ne pas foutre cette voile sur enrouleur... Bref, on garde la pêche même si c'est dommage de perdre encore une fois bêtement des milles sur les copains! Sinon le ciel vient de s'eclaircir, on voit les étoiles. Ça fait du bien de se rappeler qu'elles existent celles là !
Valentin
Nouvelles du front : ça mouille!
Enfin, pour Miranda, surtout, puisque moi je suis en train d'écrire à la table à cartes. Même si le bureau bouge beaucoup, il ne pleut pas encore dedans!
Pas très confortable ce passage au Nord de la "Verboten Zone". La "zone interdite", pour nous, c'est la "DST". La DST ce n'est pas la Défense Spéciale du Territoire, ou autre Zepo du genre, c'est le "Dispositif de Séparation de Traffic". C'est à dire une espèce de double couloir d'autoroute à cargos, et même que ceux-ci sont obligés de passer dedans. Donc il y a un "rail montant" (vers le Nord) et un "rail descendant" (vers le Sud), pour ne pas que les cargos se rentrent dedans, pas de face en tous cas...
Sur notre route, il y en avait quelques unes comme ça des "DST". Une aux Casquets, en Manche, dans le nord-ouest d'Aurigny, une autre au large de Ouessant, et enfin celle que nous sommes en train de contourner au Large du cap Finisterre. C'est un peut bizarre d'avoir comme ça en pleine mer des zones virtuelles, mais non moins très strictes et parfaitement délimitées. Elles sont tellement bien définies sur la carte que l'on pourrait même s'attendre à voir des barrières ou des feux, ou autres barbelés, sur les côtés, histoire que nous, pauvres petits voiliers piétons inconscients, il ne nous vienne pas l'idée saugrenue de traverser l'autoroute.
Mais là où le système a ses limites, c'est que les cargos ne naissent pas et ne meurent pas dans les DST, mais qu'il faut bien qu'ils y entrent et qu'ils en sortent, vu qu'ils sont obligés d'emprunter ces DST. Donc à l'entrée et à la sortie c'est un vrai merdier, et nous sommes donc contraints de slalommer entre les cargos au moment où nous contournons les DST. Autant ce que font les cargos à l'intérieur des DST c'est clair, vu qu'ils sont obligés de conduire bien droit dans les rails sous peine d'amendes (Heh oui, en plus il y a des Gendarmes pour surveiller les DST!), mais à l'entrée et à la sortie des DST ça se bouscule un peu au portillon, et parfois de façon bien anarchique. Heureusement, avec nos radar et AIS nous arrivons à les suivre à la trace, mais il faut cependant avoir recours de temps en temps à la VHF pour essayer d'entrée en contact directement avec la passerelle du cargo et y voir un peu plus clair dans leurs intentions afin d'éviter la collision. Et c'est là où le folklore commence, l'anglais "international" étant aussi diverse que largement pratiqué, en passant par tous les accents possibles et imaginables pour devenir une sorte de sabir baragouinatif et pas forcément clair et compréhensible. Donc c'est parfois très chaud et finalement ce n'est pas étonnant qu'il y ait des collisions.
On pourrait croire que la mer est assez grande pour tout le monde, mais il y en a quand même pas mal qui arrivent à s'emplafonner, façon collision entre deux bagnoles seules roulant dans le désert. C'est à cause de ça que petit à petit des règles de plus en plus strictes sur la circulation maritime se sont instaurées et ce que j'appelais autrefois un espace de liberté était vu par les politiques comme un espace de "non droit", qu'il devenait urgent de réglementer à tout va.
N'empêche qu'aucune règle ne remplacera ni le bon sens, ni la veille attentive, ni le sens des responsabilités, et que finalement plus il y a de règles et plus ces qualités disparaîtront et par conséquent le "zéro collision" n'est malheureusement pas pour demain.
Et cela me prend bien du temps à écrire ces quelques lignes, vu que justement il faut AUSSI assurer la veille. Et quand je pense qu'à terre il y en a qui croient que l'on a rien à faire quand on est en mer...
bonjour à tou(te)s
On pensait que ce serait notre dernier virement de bord avant de descendre , toujours au près, vers le sud , mais les derniers fichiers meteo nous font redouter que ce ne soit plus compliqué que prévu. Il fait humide mais pas froid. il y a des fuites un peu partout dans le bateau dont certaines que nous n'avons pas encore localisées. on écope régulièrement. On assume notre rôle de sudistes dans la flotte et pourvu que ça dure.. La mer est croisée et pas facile à traverser mais pour le coup , on préfère avoir un bateau pointu a l'avant !!!
On se repose beaucoup , enfin on essaie, et la banette ne desemplit pas
J'espere que tout se passe bien parmi vous
A bientot
Kito /Achille
Made in Midi
Lundi, le Class40 Beijaflore a informé son équipe technique et la direction de course d'une blessure de William Mathelin-Moreaux. Sur les conseils du médecin de la course, le duo est arrivé hier en milieu de journée à Lorient. Pris en charge rapidement par l'équipe de Jean-Yves Chauve, le médecin officiel de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, William souffre d'une sérieuse luxation de l'épaule. Marc Guillemot et William Mathelin-Moreaux sont donc contraints à l'abandon alors qu'ils faisaient partie des grands favoris de la Route du café.
Salut les terriens,
Que la progression vers le sud est laborieuse ! Du près, du près et encore du près... Nous naviguons sous GV 1 ris et trinquette, il a fait beau une bonne partie de la journée.
Je me suis enfin changé, ça fait du bien ! Un petit coup de lavage à la lingette bébé et c'est reparti ! On se relaye toujours sur les mêmes occupations : réglages, dodo, manger.
Ce matin, on a bien cru qu'on avait mordu dans la zone DST (zone interdite sur la TJV) Adrena avait bugué... Du coup, la position du bateau était restée figée, heureusement les personnes en charge de la surveillance de ces zones nous ont appelé à la VHF pour nous demander quelles étaient nos intentions ! Virement en catastrophe, mais après rebootage de l'ordi, ouf c'est bon ! On ne prendra pas de pénalité.
On a une dépression dans l'ouest et un anticyclone au sud... Il va falloir trouver un passage entre les deux : soit beaucoup de vent et une mer formée, soit pas de vent et une mer calme... si on n'était pas en course le choix serait vite fait :)
Bon le programme de cette nuit, c'est d'aller chercher un front pour bénéficier d'une petite bascule de vent qui nous permettra de faire du plein sud direction l'anticyclone... Un dernier passage délicat pour le bateau et les bonshommes.
Je reprends mon mail quelques heures après l'avoir écrit, le passage du front a été plutôt sage pour nous, la mer n'est pas très bonne, du coup nous avons levé le pied. Résultat Primonial est revenu sur nous : il a viré avant nous ! Nous verrons bien si c'est payant ou pas.
Nous vivons penchés depuis 2 jours et ça ne va pas s’améliorer...
Nous sommes sur un bord vers l'ouest et attendons pour le milieu de la nuit une bascule du vent du sud au sud-ouest pour virer et repartir vers le sud et le cap Saint-Vincent où nous devrions trouver des airs plus portants...
En attendant tout est bien amarré pour ne pas voler et nous circulons comme des alpinistes en ayant toujours au moins une main bien solidaire du bateau.
Côté temps nous replongeons dans la seconde dépression et l’ambiance est humide... mais pas trop froid, donc ça va.
Comme ça bouge pas mal je reprends de temps en temps un Mercalm mais nous commençons à nous adapter à cette plateforme de fête foraine sans pilote.
Mon angoisse du jour est l’énergie... nous faisons des virements de bord très consommateurs de jus pour la bascule de la quille et on avance à une dizaine de nœuds ce qui suffit juste à étaler la consommation. Peut-être qu'il faudrait faire une charge moteur et outre le CO2 j'ai des mauvais souvenirs de coupure du moteur quand la mer reste trop agitée. Faut bien que quelque chose me préoccupe depuis que le vérin de quille ne semble plus perdre d'huile...
L'objectif est de pouvoir partir au sud et espérons que le routage du jour soit confirmé avec une descente sur un bord jusqu'au sud de l’Espagne par contre ça ne a pas être très rapide car peu de vent et.... au près !
A part ça on est un peu fatigué avec pas mal de manœuvres et du mal à se reposer mais on rentre dans le rythme et on se croise toutes les 2 heures avec Tolga. Reste à prendre le café à la même heure et on aura des conversations autres que celles des virements de bord ou prises de ris !!!
Plus de nouvelles demain en allant vers le soleil
A demain
Amitiés penchées
Erik
Classement CLASSE40 à 16h00 le 30oct2019
Classement IMOCA à 16h00 le 30oct2019
Classement MULTI 50 à 16h00 le 30oct2019